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dimanche 9 septembre 2007

La fin du début de la fin?


Dav, mon pote de Beyrouth est, suite à des circonstances familiales, de retour pour quelques jours à Bruxelles. L'occasion de refaire une tournée des bars jusqu'à pas d'heure... (en photo un pauvre hère au Café Central)

Mais aussi l'occasion de reparler de vive voix avec lui des évènements au Liban. Après avoir annoncé pendant des semaines l'assaut ultime et définitif et final sur le dernier carré de des combattants du Fatah al Islam, c'est maintenant fait depuis le 4 septembre. Plus de 220 morts côté "palestinien" (il y a pas mal d'autres nationalités représentées), plus de 160 du côté de l'armée libanaise. Et plus de trente mille personnes qui ont du fuir les combats. Le camp de Nar el Bared n'est plus qu'un champ de ruine. Et l'armée parade toute fière de son "succès" (je ne relèverai même pas le kill ratio misérable). Tout cela donne une idée du statut lamentable réservé aux palestiniens du Liban et même dans le reste du monde arabe. Si en 48 l'origine du désastre humanitaire est indiscutablement de la responsabilité d'Israël, la gestion calculatrice, irresponsable ou tout simplement inhumaine des réfugiés ressort de la responsabilité des pays arabes et de l'occident. Et depuis des décennies la situation s'embourbe. Pour ne parler que du marché du travail au Liban, ce sont par exemple plus de quarante profession qui sont toujours interdites au Palestiniens (essentiellement les professions libérales- avocat, ingénieur, médecin-) celles qui permettent la création d'une bourgeoisie potentiellement éclairée (et qui feraient concurrence aux notables libanais). De quoi maintenir un peuple en perpétuelle situation de précarité. L'année prochaine les premiers enfants nés dans les camps auront 60 ans! Des grand-pères aux petits fils desquels on refuse toujours la nationalité de leur pays d'accueil... et donc là on a 30.000 réfugiés qui ont de nouveau tout perdu. Et il y en a pour appeler ça une victoire. Comme si ça n'allait pas alimenter le ressentiment des 400.000 Palestiniens du Liban (et les quelques millions de par le monde, et puis leurs sympathisants aussi), comme si ça n'allait pas alimenter la haine des groupes armés. On aurait voulu favoriser les Salafistes qu'on aurait pas fait mieux... Mais bon c'est toujours les petits, les sans grades qui se prennent les retours de manivelle. Les chefs, eux, sont à l'abri.

Je devrais arrêter d'écrire le dimanche matin après à peine 3 heures de sommeil... la gueule de bois ça aide pas pour l'optimisme. Je vais prendre un bain peut-être que ça ira mieux après.

Ciao

1 commentaire:

Mathilde est revenue a dit…

Et maintenant, ça va mieux?